Marrakech
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Zaouia de Sidi Bel Abbès dans les écrits de Marc de Mazières. Promenades à Marrakech

Marc de Mazières, historien et président de la Fédération des syndicats d’initiative et de tourisme du Maroc en 1932, fut un grand passionné du Maroc et un grand promoteur du tourisme marocain auquel il avait réservé trois livres dont « Promenades à Marrakech » fut le dernier. Les récits de Marc de Mazières nous emmène vers une passionnante découverte de la magnificence de la perle du sud, son âme et ses légendes dont la légende de Sidi Bel Abbès est l’une des plus belles.

« Marrakech, 1934
La légende de Sidi Bel Abbès nous a été contée un soir de printemps, tandis que nous étions assis sur les marches de l’escalier du Palais de Djebel Lakdar qu’entoure un beau jardin d’orangers à la fois en fleurs et en fruits; cette légende avait été rapportée par le domestique, Ahmed, elle est ainsi : « Sidi Bel Abbès était allé en dehors de la ville s’asseoir au bord d’une séguia qui coule dans les jardins. Il était resté là tout un jour dans la solitude méditative; vers le soir, la faim le rappelant à la réalité des choses, il allait regagner sa demeure quand, dans l’eau courante sur laquelle il s’était penché une dernière fois pour en boire une gorgée dans le creux de sa main, il vit flotter une figue; il la prit et, en savourant sa douceur, il remercia le ciel de venir ainsi calmer sa faim; alors il resta la nuit près du ruisseau et, dans ses prières, il demanda à Dieu de lui donner le moyen de soulager les souffrances des hommes miséreux qu’il voyait autour de lui. Au petit jour, il remonta le cours du ruisseau dans l’espoir de trouver, penchés sur l’eau, les figuiers d’où le fruit qu’il avait eu la veille était tombé. Il arriva ainsi dans un jardin; sur le pas d’une petite maison une vieille femme était assise. Après les salutations d’usage, assuré que la figue provenait bien de son jardin, il dit le but de sa visite : « de payer le prix de la figue que j’ai mangée». Mais la vieille aveugle lui répondit : « Ce fruit était d’une valeur incomparable et tu dois me le rendre ou alors trouver un autre moyen de me récompenser». Rentré dans sa demeure, Sidi Bel Abbès médita longuement, voyant toujours l’image de la vieille femme dans son jardin; parmi les malheureux, il jugea que les aveugles l’étaient le plus, eux qui n’ont jamais connu ou ne connaîtront plus la lumière qui donne la beauté aux choses et fait trouver la vie meilleure. C’est donc aux aveugles qu’il devra rendre la valeur incomparable de ce fruit qui lui était venu, par intervention divine, d’une femme aveugle et, de ce jour, Sidi bel Abbès accueillit les aveugles à sa demeure. Mais un bienfait ne reste pas isolé et, à son tour, Sidi Bel Abbès reçut des offrandes des plus favorisés de la vie qui lui demandaient sa bénédiction; ainsi, il put mieux secourir ses pauvres de jour en jour plus nombreux.»


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