Zaouia de Sidi Bel Abbès dans les écrits de Pierre Champion Le Maroc et ses villes d’art Renouard Laurens 1927

Pierre Champion, homme politique, passionné par l’histoire, s’affirme comme l’un des plus grands médiévistes quand il découvre le troisième manuscrit authentique du procès de Jeanne d’Arc, celui de sa réhabilitation que l’on croyait perdu.

Proche du général Lyautey dont il été le secrétaire en 1917, Pierre Champion s’est intéressé au Maroc et à ses villes d’art en publiant deux ouvrages dédiés aux villes impériales. La place de la Zaouia de Sidi-Bel-Abbès, l’un des cœurs battants de la Médina ne pouvait échapper à son attention. Le récit sur la Zaouia de Sidi-Bel-Abbès, date de la période 1925, et a été publié par les éditions Renouard-Laurens 1927.

«L’entrée de la bienheureuse zaouïa est ornée d’une porte gracieuse, avec des plâtres ciselés et un auvent de bois sculpté. Une chaîne, tendue au travers, barre la route aux cavaliers et clôt le horm. Des deux côtés de la porte sont de petites boutiques, sous un portique où l’on vend des souvenirs du pèlerinage, ganses pour accrocher les sacs et les poignards, cordelières éclatantes. Car Sidi Bel Abbès n’est pas que le patron des aveugles et des estropiés qui lui font une cour des miracles; il est aussi le maître de la vente et de l’achat. Qui veut vendre et acheter fait bien de donner aumône en mémoire de lui ! Ainsi sont confondus les intérêts de tous : et c’est une tradition que les grands de ce monde (les sultans n’y manquent jamais) doivent faire leur première visite à Sidi Bel Abbès et déposer une large aumône dans le tronc du saint.»