Le Mellah dans les écrits de Shlomo Elbaz
« Le sel Juif
Dans les remparts de cette ville aux cent visages, non loin du palais royal, se niche une autre ville, plus petite, enserrée dans une enceinte l’isolant du reste de la cité, enclave autonome menant depuis des siècles sa vie religieuse et spirituelle de manière indépendante. C’est le quartier juif au nom évocateur de mellah. Ce serait le quartier des saleurs de têtes coupées, fonction réservé aux Juifs naguère, dit un auteur du début du siècle. Mais rien n’est moins sûr. Je préfère quant à moi, plutôt que cette connotation macabre, lire dans ce nom de mellah (dérivé du mot «sel» en arabe), l’écho du rôle joué par la minorité juive au Maroc. Ils ont été, en effet, traditionnellement le «sel» de cette terre du Maghreb, un levain, un levier, un condiment.»