Palais El Badii
Cinq mois après sa retentissante victoire sur les portugais à la célèbre bataille des trois Rois, le 04 Août 1578, le sultan Ahmed el Mansour ordonna la construction d’un gigantesque palais pour accueillir réceptions et audiences officielles.
L’abondance des richesses constituées des réparations de guerre versées par les Portugais, le contrôle des routes caravanières transportant l’or d’Afrique vers la méditerranée et l’essor de la production sucrière dans le Sous permit d’utiliser les gros moyens. Le marbre fut importé d’Italie, l’onyx d’Inde, le granit d’Irlande et l’ivoire d’Afrique noire. On fit venir les artisans les plus réputés du Maghreb, d’Andalousie et de catalogne.
Ahmed El Mansour, qui choisit l’appellation «palais incomparable», voulait en faire une merveille de l’art musulman. 360 salles ornées de stucs et de mosaïque, un bassin d’ablution aux dimensions démesurées (90m sur 20m) et même d’un des premiers systèmes de chauffage central conçu par des ingénieurs européens.
Les travaux durèrent un quart de siècle et le palais resta inachevé à la mort d’Ahmed el Mansour. En 1594, constatant que la construction semblait s’éterniser, le doré décida d’inaugurer la partie achevée du palais. Les festivités furent légendaires selon les chroniques. Cependant, une petite surprise attendait le Sultan quand il fit venir son bouffon et lui demanda ce qu’il pensait de ce joyau. Le bouffon répondit «Quand il sera détruit, il fera un gros tas de pierres»
Cette macabre prédiction ne mit pas beaucoup de temps à se réaliser. A peine, Les Saadiens installés dans ce fabuleux palais que les Alaouites s’emparèrent de Fès et Meknès. En 1668, le sultan Moulay Rachid attaqua Marrakech et fit détruire le palais El Badii. Son successeur Moulay Ismail acheva de raser ce qu’il en restait et le dépouilla de son marbre et bois précieux pour garnir ses palais à Meknès. Du fastueux palais, il ne reste plus que des murs servant de refuge aux cigognes.
Chaque année, au mois de juin, le palais accueille les troupes folkloriques des différentes régions marocaines dans le cadre du Festival des arts populaires. On peut visiter la salle qui renferme le fameux minbar de la koutoubia. La terrasse réserve une belle vue panoramique sur les toits de la cité impériale.
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