LE TOUR DES REMPARTS.
Sur une vingtaine de kilomètre, la médina déroule ses remparts qui forment un imposante enceinte en pisé d’argile et de chaux qui décline un camaïeux d’ocre selon l’heure de la journée. Haute de 8 à 10m, la muraille est percée de 9 portes monumentales de style arabo-andalou et dotée de 202 bastions carrés disposés à intervalles régulières, levée au début du 12ème siècle sur ordre du souverain Almoravide Ali Ben Youssef, elle fut agrandie et restaurée par les dynasties suivantes. Pour faire, de porte en porte, le tour des remparts, l’itinéraire en calèche part de place de la liberté ou de la place de Jemaa el Fna et dure environ 2 heures.
BAB DOUKKALA.
Cette porte Almoravide, flanquée de deux imposantes tours carrées, tire son nom de la route qui menait au pays des Doukkalas. Cette porte est utilisée comme galerie à des expositions temporaires.
BAB EL KHEMIS.
Flanquée de deux imposants bastions, Bab El Khemis (la porte du jeudi) s’ouvre sur une esplanade ou se tient chaque jeudi un souk aux bestiaux. Cette porte date du règne Alaouite et s’appelait jadis porte de Fès.
BAB ED-DEBBAGH.
La "porte du Tanneur" présente une structure originale à cinq coudes et des salles couvertes en voûtes. Cette porte donne accès au quartier des tanneurs, qui, en raison des odeurs âcres des peaux séchées, est, depuis le douzième siècle, cantonné à la limite de la médina. La proximité de l’oued Issil et l’abondance des eaux justifie aussi le choix de cet emplacement. A l’intérieur de l’enceinte, plusieurs ateliers d’artisans du cuir perpétuent les traditions ancestrales, d’ailleurs, Marrakech qu’on nommait jadis "Maroc" est à l’origine du mot maroquin.
BAB AYLEN.
Cette porte a été bâtie en 1126 sous le règne d’Ali Ben Youssef. Elle porte le nom d’une tribu berbère qui défendit farouchement la ville et força les Almohades à rebrousser chemin en 1129. C’est l’une des rares portes à n’avoir connu de modification depuis sa construction.
BAB AGHMAT.
Du nom de la première capitale des Almoravides avant la fondation de Marrakech. C’est par cette porte que les Amohades pénétrèrent dans Marrakech après un long siège en 1147. De cette porte on peut se rendre au marché des potiers à l’extérieur des remparts sur la route de Ouarzazate.
BAB AHMAR.
Construite par les Alaouites au 18ème siècle pour l’usage exclusif du sultan pour se rendre au palais. Elle donne aujourd’hui accès au méchouar extérieur, au méchouar intérieur, immense place où se déroulaient des fêtes religieuses, et au Dar el Makhzen qu’on ne visite que de l’extérieur. Le Dar el Makhzen a été bâtie par les Amohades puis agrandi par les dynasties suivantes. Au début des années soixante, le roi Hassan II le restaura pour en faire un palais royal.
BAB ER-ROB.
Littéralement «porte du jus du raisin». Cette porte Almohade était hautement stratégique, elle donne directement sur Bab Agnaou qui donne accès à la cite royale. Yacoub el Mansour exigeait que toute liqueur de raisin, dont les Almohades étaient friands, entre par cette porte pour mieux en contrôler le trafic. Encore en partie murée, elle servait d’abri pour un magasin de poterie.
