Le Mellah de Marrakech
En 1558, suite à l’afflut massif des juifs d’Espagne, le souverain Saadien Moulay Abdallah ordonna de déplacer la population juive de l’ancien mellah qui se trouvait sur l’emplacement actuel de la mosquée mouassine vers un nouveau quartier qui s’étendait sur 18 hectares et bénéficiait de la proximité du palais royal.
En 1936, le mellah abritait 15000 âmes et était considéré comme le plus grand mellah du Maroc. Il était ceint d’une muraille à deux portes, l’une donnait accès au cimetière et l’autre à la ville.
Des multiples synagogues que comptait le mellah, deux sont actuellement ouvertes à la visite. La première est la synagogue «Neguidim» qui fut élevée à la fin du 19ème siècle. Elle se compose de trois petites pièces dont une est réservée aux femmes. La synagogue fort modeste de son humble mobilier, et à l’image de la plupart des synagogues du sud marocain, déploie un charme d’intimité et de sérénité. La seconde, synagogue «Alzama», vieille de plus de cinq siècles, fait partie d’un ensemble d’édifices distribués autour d’un beau patio orné de zelliges blancs et bleus. La paroi orientale a été récemment dotée d’une galerie pour femmes «Ezrat nichim». L’arche en bois à l’origine a été remplacée par une arche en marbre à côté du mur oriental.
L’immense cimetière israélite date du 16ème siècle et représente le plus grand cimetière juif du Maroc. Conformément aux «Minhaggim» propres aux juifs de Marrakech, ce cimetière est divisé en trois sections : une pour les hommes, une pour les femmes et une pour les enfants. Ce cimetière héberge les tombeaux d’importants rabbins ayant marqué l’histoire des judaïsme marocain.
Avec le départ massif des juifs à partir de 1956, il a été progressivement occupé par la population autochtone. Aujourd’hui, le mellah et ses alentours, en dépit du faible niveau de vie de sa population est un quartier actif et plein de charme. La place des ferblantiers qui a bénéficié d’une récente restauration regroupe les artisans ferblantiers qui perpétuent l’art de travailler le fer blanc qui était autrefois une spécialité juive. Les kissaria où les orfèvres juifs exerçaient jadis leurs talents continuent de proposer les bijoux berbères et citadins. Le souk aux épices aux mille couleurs et senteurs offre l’occasion de se procurer toutes sortes d’épices, safran et produits naturels de beauté à des prix intéressants.
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