LE RENOUVEAU ALAOUITE
A la mort d’El Mansour Eddehbi, Marrakech et le Maroc entier sombrèrent dans l’anarchie et la guerre civile causée par les divers prétendants au trône. Les cités portuaires libérées au début du règne des Saadiens furent reprises de nouveau, tandis que la Zaouia de Dila avait débordé de son rôle de médiateur entre tribus pour créer un état dans l’état.
Dans ce contexte angoissant, le salut allait venir une nouvelle fois du sud marocain. En 1631, les habitants du Tafilalet, menacés des intentions belliqueuses de la zaouia de Dila qui visait à leur imposer son autorité, décidèrent de confier l’organisation de la résistance à Moulay Ali Ach-chérif. Lettré et énergique, chérif descendant de Hassan petit fils du prophète et âgé de 52ans, le nouveau chef disposait des atouts nécessaires pour mener à bien cette tâche délicate.
En 38ans de dures luttes, les Alaouites entrèrent triomphalement à Marrakech après avoir conquis Fès, éliminé la dynastie Wattasside et anéanti la zaouia de Dila. Marrakech céda sa première place à Fès et Meknès.
Cependant, à la moitié du 18ème siècle, Moulay Mohammed III fit de Marrakech sa capitale durant un quart de siècle. Les medersa, mosquées, et les kasbahs furent restaurées, un nouveau palais fut construit et de nombreux jardins aménagés dont les jardins de la Mamounia. De 1828 à 1869, les jardins de l’Aguedal et de la Menara furent replantés et le réseau d’irrigation entretenu. Marrakech brilla de nouveau de tout son éclat. En 1873, le grand sultan Moulay El Hassan s’installa à Marrakech pendant un an. Sous son règne et celui de son fils Moulay Abdel Aziz, la ville rouge se para de somptueuses constructions : Dar el Beida, Dar si Saïd et particulièrement le palais de la Bahia.
