L’Agdal dans les écrits d’Edith Wharton Voyage au Maroc
Née à New York en 1862, Edith Wharton épouse le oisif Edward Wharton et divorce en 1913. Elle devient écrivain et réside en France durant la première guerre mondiale. En 1917, Edith Wharton se rend au Maroc sur invitation du général Lyautey, chaperonnée par la générale, elle part à la conquête du Maroc en automobile avec chauffeur. Son écriture lyrique des paysages l’est moins à propos de la société marocaine. Durant son séjour à Marrakech en 1917, l’Agdal constituait l’une des principales attractions dont Edith Wharton nous fit ses impressions.
« Marrakech, 1917
L’un de ces sultans almohades qui, durant la domination séculaire qu’ils exercèrent, firent construire tant de merveilles de Séville jusqu’à l’Atlas, ressentit sans doute un besoin de fraîcheur dans sa capitale du Sud et planta les oliveraies de l’Agdal.
Au sud de Marrakech, l’Agdal s’étend sur plusieurs hectares entre les remparts de la ville et le bord de la palmeraie - une ceinture continue de feuillage argenté, traversée par de larges artères rouges, qui abrite un imposant palais d’été et deux énormes bassins en maçonnerie. La vue de ces rectangles d’eau calme qui réfléchissent les oliviers et les palmiers immobiles est l’une des impressions les plus poétiques que laisse cette ville, en elle-même déjà si poétique. Sur les bords de l’un des bassins, un sultan sentimental fit construire au siècle dernier une petite maison d’agrément appelée la Ménara. Elle se compose de plusieurs pièces et d’une loggia sur deux niveaux qui donne, de l’autre côté de l’eau, sur un bosquet de palmiers et est entourée d’un jardin de cyprès et d’orangers. La Ménara, depuis longtemps abandonnée, est d’ordinaire inhabitée, mais le jour où nous promenâmes dans l’Agdal, nous remarquâmes, à l’entrée, un groupe de domestiques en habits qui tenaient par la bride des mules avec des selles aux parements bordés.
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