La Ménara dans les écrits de Camille Mauclair Les couleurs du Maroc
Camille Mauclair, né le 29 novembre 1872 à Paris et mort le 23 avril 1945, est un poête romancier, historien d’art et critique littéraire. Son abondante production s’étale de 1894 (Sonatines d’automne) jusqu’à 1944 (Claude Monet et l’impressionnisme). A partir de 1927, Camille Mauclair a publié des récits de voyage sur la France et l’Italie. Durant les années 30, il s’intéresse au pourtour méditerranéen et consacre plusieurs livres au Maroc.
Camille Mauclair a rendu visite aux jardins de la Ménara en 1932 et a réitéré l’expression d’émerveillement exprimée avant lui par d’autres auteurs.
« Marrakech, 1932
D’autres lieux satisfont mon désir de silence. La longue avenue de la koutoubia me conduit, hors la ville, aux jardins de la Ménara. C’est, dans une enceinte de pisé, une vaste oliveraie aux allées symétriques, une propriété du Makhzen, qui la laisse visiter. J’y erre lentement, dans une douce atmosphère presque provençale, jusqu’à une très grande pièce d’eau limpide, pur miroir où se reflète un pavillon de plaisance, aux galeries de style simple. Les sultans se sont plus à venir rêver là, ou avec leurs femmes. Le lieu est quiet et joli. On y a installé une ferme, des haras, une autrucherie, mais je ne les vois pas. Je ne vois que les oliviers et cette eau abondante, si rare, si précieuse en ce Maroc de sable et d’ardeur céleste, et que les indigènes aiment tant parce qu’ils en savent tout le prix. Il n’y a personne.»